Gage d’un enseignement de qualité ou corvées du soir…
Indissociables du travail scolaire ou contreproductifs après une journée d’école ...
Gage d’exigence et de rigueur ou perte de temps et d’énergie…
Moyen de soutien et de suivi scolaire ou source de conflits quotidiens…
Les devoirs sont-ils nécessaires, indispensables, utiles ou inutiles...?
Concernant, la pré-maternelle et maternelle (2-6 ans), d’expérience, je dirais que presque unanimement, les enseignants des systèmes alternatifs et traditionnels, déconseillent le travail à la maison. Pour des raisons simples :
Les journées en collectivité sont déjà largement énergivores pour de tout petits enfants, contraints aux règles de la collectivité, sollicités par le travail en classe et les activités, le bruit, les conflits, le manque des parents… Alors mieux vaut recharger les batteries à la sortie de l'école !
D'un point de vue pédagogique : tout en voulant bien faire, les enseignements dispensés et les méthodes utilisées par les parents, peuvent se trouver en contraction avec ceux envisagés en classe, ce qui provoque des confusions et finalement des difficultés pour les enfants.
On peut prendre comme exemple, l'enseignement de l'alphabet (le nom des lettres). La pédagogie Montessori guide l'entrée dans la lecture grâce à l’apprentissage du son des lettres et non du nom des lettres.
En effet, l’association des sons des lettres d’un mot permet sa lecture... Pas l’association du nom de ses lettres. Cet enseignement, désormais largement relayé dans le système traditionnel, évite une manipulation mentale. Au lieu, d’associer instinctivement à la lettre que l’on reconnait, son nom (quand c'est ce que l'on apprend en premier à l'enfant), puis d’y associer le son (enseigné ultérieurement), on apprend directement à reconnaitre la lettre par le son qu’elle fait. Ceci, facilitant les mécanismes de décodage, favorise l’entrée dans la lecture.
Voulant bien faire, il arrive donc, que les enseignements apportés par les parents portent atteinte aux enseignements scolaires...
Enfin, et il s’agit aussi d’un constat assez général. Les enfants qui travaillent en dehors de l’école, sont fréquemment ceux qui ne parviennent pas à entrer dans les apprentissages à en classe. Tous simplement parce qu'une sur-sollicitation cognitive, n’est pas adaptée à son niveau de maturation cérébrale. Ce temps de travail étant déjà accompli hors la classe, la classe devient, de manière inversée, un lieu et un temps de jeux. Ce qui est normal... L'enfant réalise, inconsciemment et instinctivement, une réadaptation de ses besoins.
🏇 "Chassez le naturel, il revient au galop" !🏇
Les processus d’apprentissage nécessitent une part de « digestion ». Ce temps de "non-sollicitation" fait partie intégrante de l’apprentissage.
Nous-même, en tant qu’adulte, dont la maturation cérébrale est achevée, éprouvons, après une journée de travail et de réflexions intenses, une fatigue psychique qui rend très difficile une remise au travail le soir. Souvent au prix d'efforts conséquents, avec un rendu d’une qualité relative. Il en est donc de même, voir davantage, pour les enfants.
Donc pas de travail à la maison pour nos petits… ! Le jeu, la lecture, la découverte sont, en revanche, à favoriser autant que possible… Le bénéfice en sera multiple : le développement cognitif, social, sensoriel, moteur, socio-émotionnel, le renforcement du lien d’attachement, favorisant lui-même les capacités d’exploration et d’apprentissages, ainsi que l’épanouissement primordial de la relation enfant-parent.
A vrai dire, pour les primaires… Il me semble que les choses sont relativement similaires…
Sauf circonstances particulières, et notamment en cas d’absence prolongée de l’enseignant, d’une altération profonde des enseignements dispensés ou de difficultés significatives de l'enfant, où le soutien et l’accompagnement de ce dernier dans son travail scolaire, deviennent absolument nécessaires, le travail à la maison, après la classe, ne devrait pas être la règle. Et seulement quand son intérêt est manifeste, il devrait être encadré par ses trois éléments :
Autonomie.
Les devoirs doivent pouvoir être aisément réalisés en autonomie par l’enfant.
De toutes évidences, les parents ne sont pas toujours disponibles ou présents pour gérer cette tâche. Les parents peuvent être pédagogues ou pas. Les parents peuvent être patients ou pas. Et, les parents ont le droit d’avoir envie, ou pas, d'avoir à gérer cette tâche quotidienne à leurs retours du travail… !
Quantité.
Dans des proportions différentes, mais de la même manière que pour nos tous petits (ou nous adulte), une journée d’apprentissages intenses, rend inappropriée, une remise au travail en fin de journée / début de soirée. La détente, le lâcher-prise et la décontraction seront bien plus serviables aux apprentissages du jour ainsi qu'à ceux du lendemain, qu’un matraquage de devoirs à réaliser dans un état de fatigue avancée.
Qualité.
Revoir une leçon, corriger un devoir, faire un exercice sur une leçon vue le jour, lire les chapitres d’un ouvrage étudié en classe, faire des recherches préalables sur un sujet qui sera traité le lendemain, faire des recherches pour un exposé… Tout ceci peut se montrer pertinent et favorable aux apprentissages…
Alors des devoirs oui, mais pas forcément et pas n’importe comment !!
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